LA SEMAINE DU GOLFE . Questembert : à bord de la Rose Effeuillée de Dominique Baudry

Reportage Raymond Le Théoff

Dominique Baudry, marié deux enfants habite à Questembert. C’est le travail qui amène ce normand du Cotentin en Bretagne en 1981 et aujourd’hui il  y coule des jours paisibles. Enfin, paisible si on veut, ce retraité est en fait très actif. Dimanche dernier, il a préparé et aidé ses copains de l’Amicale Cycliste de Questembert, dont il fut président,  à organiser les courses de vélo du Rhé et à peine descendu du vélo, c’est  à son bateau, la Rose Èffeuillée, une Vaquelotte (*) du Cotentin, que Dominique s’est afféré afin qu’il soit prêt pour la semaine du golfe.  « Je suis natif du Cotentin et je connaissais bien ce type de bateau et je rêvais d’en posséder un. En 2004 j’ai sauté le pas quand ma mère m’a dit  qu’une Vaquelotte du Cotentin était à vendre à Saint-Vaast la Hougue, où elle habite», explique Dominique. C’est la sixième fois que la Rose Effeuillée participe à la semaine du Golfe « et toujours avec un équipage Normand » s’exclame-t-il ! Les fidèles Josette et Pierre, du Cotentin, n’en non pas manqué  une : « Je suis ravi de tirer sur les bouts » commente Pierre. Mercredi, au Logeo, sa femme Monique et son fils Quentin, un ancien footballeur de la Bogue d’Or,  complète l’équipage.

PETITES BALADES DANS LE GOLFE POUR CET ANCIEN BATEAU DE PÊCHE

Si aujourd’hui la Rose Effeuillée promène sa quille dans le golfe du Morbihan pour des balades en famille, à l’origine la Vaquelotte était un bateau de pêche qui partait dans les eaux pas faciles du raz de Barfleur, tout en haut du Cotentin,  pêcher, selon les saisons, les harengs, ou poser des casiers ou des lignes de fonds. La Rose Effeuillée mesure six mètres « Mais avec ses bouts dehors elle fait le double » précise Dominique. Elle a été restaurée en 2000, la partie immergée et le moteur sont d’origines, la partie haute du bateau a été refaite. «  C’est moi qui ai dessiné la « moustache » je me suis demandé si le jaune n’était pas trop voyant et j’ai ensuite découvert des brochures de ce type de bateau avec la moustache de la même couleur ! » se félicite le skipper. Il reste une vingtaine de Vaquelotte dans le Cotentin, « peut-être quelques une ailleurs » se demande Dominique, mais en Bretagne c’est sûr il y a la Rose Effeuillée.

*C’est en 1927 que Marcel Ménard, un patron pêcheur de Cosqueville, village situé au nord de St-Pierre-Eglise dans le Val de Saire, passe commande aux chantiers Bernard à Saint-Vaast, d’un petit bateau dit canot à bourcet, plus communément appelé vaquelotte depuis 1880. Les raisons pour lesquelles cette dernière dénomination a été admise par l’administration ma­ritime demeurent obscures, tout comme l’origine même du mot ; toujours est-il que désormais les gens du Cotentin n’en utilisent pas d’autres pour désigner ce type d’embarcation, pourvue de trois voiles : deux petites, le foc à l’avant et le « tape-cul » à l’arrière, et une grand-voile dite bourcet sur le mât de misaine.